
50 propositions pour une souveraineté renouvelée
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Face aux tensions géopolitiques, aux transitions technologiques et à la fragmentation économique, la souveraineté redevient un impératif stratégique. Loin du repli, elle incarne aujourd’hui une capacité à choisir, à protéger et à projeter. Avec ses 50 propositions, l’Institut Choiseul trace une feuille de route pour une souveraineté française renouvelée, plurielle et opérationnelle.
Une souveraineté à reconquérir dans tous les champs clés
Le retour des risques – pandémies, conflits, dérèglements climatiques, ruptures technologiques – a révélé les fragilités structurelles de nos modèles. Dépendances énergétiques, industrielles, numériques, sanitaires : la France a pris conscience de la nécessité de retrouver des marges d’autonomie stratégique.
Cette souveraineté doit s’exercer dans au moins six dimensions essentielles :
- Industrielle, pour garantir l’accès aux biens critiques et relocaliser des chaînes de valeur clés ;
- Énergétique, afin de sécuriser la transition bas-carbone et de réduire les dépendances extérieures ;
- Technologique, pour maîtriser les données, les infrastructures numériques et les innovations sensibles ;
- Agroalimentaire, pour assurer la résilience des approvisionnements et la durabilité des filières ;
- Défensive, pour projeter une puissance autonome dans un monde instable ;
- Territoriale, en reconnectant les enjeux de souveraineté aux réalités locales.
Cette approche multidimensionnelle implique une révision profonde des priorités de l’action publique et des stratégies économiques. Elle suppose aussi une mobilisation collective, à la croisée des mondes publics, privés et académiques.
50 leviers pour activer une souveraineté agile et partagée
L’Institut Choiseul avance 50 propositions structurées autour de 5 axes stratégiques :
- Réinvestir les territoires : conditionner les aides publiques à des relocalisations, renforcer les outils de planification industrielle, donner plus de marges de manœuvre aux collectivités pour accompagner les projets stratégiques.
- Sécuriser les actifs critiques : développer des fonds souverains, durcir les règles sur les investissements étrangers sensibles, structurer des filières résilientes dans le numérique, la santé, les métaux stratégiques, etc.
- Former et mobiliser les talents : créer un Erasmus de la souveraineté, renforcer les filières industrielles dans l’enseignement, faciliter le passage des compétences entre secteurs public et privé.
- Développer une culture de la souveraineté : intégrer ces enjeux dans les parcours éducatifs, diffuser une pensée stratégique nationale, valoriser les réussites souveraines dans les médias et les récits collectifs.
- Agir à l’échelle européenne : refonder la politique de concurrence, déployer des projets industriels communs, créer un Buy European Act. L’Europe est un levier de puissance, à condition de parler d’une seule voix.
Ces propositions visent à concilier efficacité économique, résilience opérationnelle et projet politique. La souveraineté, loin d’être un retour en arrière, devient un principe organisateur pour l’avenir.
Une souveraineté de solutions, non de crispations
La souveraineté que dessine l’Institut Choiseul est ouverte, constructive et stratégique. Elle n’oppose pas l’État à l’entreprise, ni le national à l’européen. Elle engage une nouvelle alliance des compétences, des territoires et des générations.
Dans un monde instable, marqué par des transitions brutales, la souveraineté devient une condition de stabilité, d’influence et d’adhésion démocratique. Encore faut-il la penser dans une logique de solutions concrètes, au service de l’intérêt général.