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Comment mobilité et logement se partageront demain nos villes ?

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comment la mobilité et le logement se partageront demain dans nos villes

Face aux tensions sociales, aux urgences climatiques et à l’évolution des usages, la ville doit se réinventer. Mobilités douces, logement partagé, biodiversité urbaine, économie circulaire… Les nouvelles solutions émergent. Pour réussir cette transformation, il est impératif de décloisonner les approches et d’en faire un levier de souveraineté territoriale.

Mobilité : de l’autosolisme à la mutualisation intelligente

La mobilité urbaine est en pleine mutation. Après des décennies d’hégémonie automobile, les citadins se tournent de plus en plus vers des modes de transport doux, flexibles et partagés. Le vélo en est l’exemple emblématique : plus de 700 000 personnes l’utilisent quotidiennement pour aller travailler, et un quart des vélos vendus est désormais électrique. Le gouvernement y voit un levier de transition et engage 2 milliards d’euros pour son développement d’ici 2027.

Mais les freins demeurent : vol massif (400 000 cas par an), manque d’infrastructures sécurisées, faible intégration dans l’espace urbain. Des acteurs comme Parcoo développent des stations autonomes connectées, combinant sécurité, recharge et ancrage urbain végétalisé. L’objectif : créer un réseau fiable pour que le vélo devienne une alternative crédible et durable à la voiture en ville.

Autre solution en essor : l’autopartage résidentiel. Des start-ups comme Meridio proposent d’intégrer des véhicules électriques partagés au sein même des copropriétés. En plus de réduire le besoin de stationnement, un véhicule partagé permet de remplacer jusqu’à huit voitures individuelles. Avec une application simple et un modèle économique accessible, cette solution s’impose comme une réponse concrète à la congestion urbaine et à l’enjeu climatique.

Logement : partager l’espace pour créer du lien et de la résilience

La crise du logement et les évolutions des modes de vie poussent à repenser l’habitat. Si la colocation reste une réponse traditionnelle, des formats innovants comme le coliving ou la cohabitation intergénérationnelle se développent. Ils répondent à plusieurs défis simultanés : réduction des coûts, lutte contre l’isolement, meilleure utilisation du foncier, et flexibilité des parcours résidentiels.

Des acteurs comme Colivys ou La Casa proposent des offres hybrides mêlant logement, services et convivialité. D’autres, comme Commune ou Fratries, ciblent des publics spécifiques : familles monoparentales, personnes en situation de handicap, jeunes actifs. Collette, de son côté, permet aux seniors de louer une chambre à des étudiants. Ces dispositifs démontrent que le logement peut redevenir un lieu de lien social et d’inclusion.

Ces nouvelles formes d’habitat doivent désormais être reconnues par les politiques publiques, accompagnées par des acteurs de l’immobilier responsables et soutenues par une fiscalité adaptée.

La ville, laboratoire de souveraineté durable

La ville de demain ne pourra plus être pensée comme un agrégat de solutions techniques, mais comme un écosystème fluide et inclusif. Elle doit articuler infrastructures, innovation et sobriété, tout en répondant aux aspirations des citoyens : qualité de vie, proximité, sens.

La mobilité partagée et le logement mutualisé sont les premiers jalons d’un modèle urbain plus résilient, durable et souverain. Ce modèle ne pourra émerger qu’à travers la coopération entre startups, collectivités, entreprises, et citoyens. Une co-construction nécessaire pour affronter les défis du 21e siècle et redonner à la ville son rôle de catalyseur de progrès collectif.