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Chief of Staff, la nouvelle clé de voûte des entreprises ?

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Longtemps réservé aux hautes sphères politiques, le rôle de Chief of Staff gagne aujourd’hui les entreprises et les organisations en quête d’agilité, de transversalité et de pilotage stratégique. En France, cette fonction émerge comme un levier décisif de transformation, de coordination et de performance.

Un métier d’interface, catalyseur de décisions et d’exécution

À l’origine anglo-saxon, le Chief of Staff (COS) s’impose progressivement comme une fonction de direction stratégique transverse. Présent dans les scale-ups, les grands groupes ou les institutions publiques, il joue un rôle d’interface entre le dirigeant et les différentes parties prenantes internes et externes.

Ce poste atypique cumule plusieurs casquettes : pilotage de projets sensibles, facilitation de la gouvernance, animation de la feuille de route stratégique, gestion de crise ou encore coordination des fonctions support. Il agit comme accélérateur de décisions et stabilisateur des flux d’information, dans un environnement de plus en plus complexe et volatil.

Le COS se distingue du directeur de cabinet politique par sa proximité opérationnelle, sa capacité d’adaptation sectorielle et son ancrage dans la réalité quotidienne de l’organisation. Il n’a pas vocation à prendre la parole à la place du dirigeant, mais à le libérer de la friction opérationnelle, tout en garantissant la cohérence et la continuité de l’action.

Dans une ère de transformation permanente, il devient un vecteur de résilience et de réactivité, capable d’orchestrer les priorités, de faire le lien entre les silos et d’incarner la culture managériale de l’entreprise.

Vers une reconnaissance structurée d’un rôle clé de souveraineté interne

Si le Chief of Staff connaît un essor rapide, sa structuration reste embryonnaire en France. Le vivier de talents est encore limité, la compréhension du rôle varie selon les secteurs, et les parcours de formation sont rares. Pourtant, les bénéfices sont clairs : les dirigeants qui s’appuient sur un COS qualifié améliorent leur impact, gagnent en clarté stratégique et réduisent leur charge mentale.

Pour consolider cette fonction, plusieurs leviers doivent être activés :

  • Créer un référentiel clair de compétences : sens politique, rigueur opérationnelle, intelligence émotionnelle, discrétion, culture du résultat.
  • Encourager les parcours hybrides : alliant conseil, gestion de projet, communication stratégique et expérience du terrain.
  • Former une communauté d’échange entre pairs, propice à la montée en compétence et à la transmission des bonnes pratiques.
  • Promouvoir cette fonction dans les organisations publiques, où elle pourrait répondre à un besoin croissant de coordination interservices, de transversalité et de pilotage agile.

Le Chief of Staff peut aussi devenir un outil de gestion des talents : poste tremplin vers des responsabilités exécutives, il attire des profils à haut potentiel en quête de sens, de vision d’ensemble et d’impact. En cela, il contribue à la souveraineté humaine et stratégique des organisations.

Structurer l’avenir d’un rôle au service de la transformation

La montée en puissance du Chief of Staff traduit une mutation plus large : celle d’un leadership distribué, fluide et stratégique. Dans un monde d’incertitude et de sur-sollicitation, les dirigeants ont besoin de bras droits capables de traduire leur vision en action, avec loyauté, agilité et lucidité.